Le 7 mars 1946 est fondée la Jeunesse allemande libre (Freie Deutsche Jugend, FDJ). Elle est alors dirigée par Erich Honecker.
C’est alors une organisation anti-fasciste ouverte à tous les jeunes. Elle servira aussi de « vivier » pour le SED.
Elle patronne l’organisation des pionniers de Thälmann qui regroupe les écoliers. A 14 ans, les jeunes peuvent devenir membre de la FDJ et sont acceptés jusqu’à 25 ans.
Elle a pour mission de former de jeunes patriotes ayant des convictions internationalistes
Elle est aussi chargée de défendre les intérêts de toute la jeunesse. Elle est représentée à la Chambre du peuple où elle dispose d’un groupe de députés.
Elle encourage l’intervention des jeunes dans les entreprises et les établissements scolaires.
D’après la célèbre encyclopédie « libre » qui règne sur la Toile, la FDJ ne compte aujourd’hui que quelques centaines de membres. La FDJ dénonce la réunification de l'Allemagne comme une «annexion de la RDA» et réclame la création d'un État socialiste sur le modèle de la RDA. L'actuelle Jeunesse libre défend la RDA tout en critiquant globalement la République fédérale allemande.
Les contempteurs du « contrôle social de la jeunesse par la dictature » font comme si le contrôle social n’existait pas dans nos sociétés capitalistes.
Ce contrôle se fait de différentes manières et utilise plusieurs vecteurs ; des structures publiques comme l’Ecole, des organisations confessionnelles comme celle des scouts, des organismes relayant la culture de masse (idéologiquement orientée) pour ces tranches d’âges fabriquée par les multinationales et même les cultures alternatives ou « rebelles » qui sont soit suscitées, soit récupérées par le marché capitaliste.1
« L'Europe allemande c'est la guerre ! »
L’unanimisme de rigueur en RDA a tendance à minimiser voire à occulter certains problèmes et à brider la créativité. Cette affirmation doit tout de même être nuancée. Ainsi, dans une brochure éditée en RDA et destiné au public français on peut lire ceci : « (...) [la jeunesse] ne connaît pas les problèmes de places dans les écoles, de formation, de chômage, l’oisiveté appauvrissante. Elle a d’autres problèmes*, mais solubles. Il y a des écoliers qui ne font pas tout ce qu’ils devraient et pourraient. Il y a des jeunes filles qui ne trouvent pas ce qui leur plait (…). Voici encore ce jeune couple qui se casse le nez sur la porte d’un bal surpeuplé. Et il y a aussi de nombreux souhaits matériels des jeunes qui ne peuvent être satisfaits. (…) »2
Par ailleurs, si l’immense majorité se laisse « contrôler par la dictature » c’est parce qu’elle consciente que celle-ci trouvait sa légitimité dans la garantie des « droits réels » des habitants de l’Allemagne de l’Est.
* souligné par Joseph.
1 Sur cette problématique on lira avec profit Le capitalisme de la séduction écrit par Michel CLOUSCARD en 1981 et réédité par les éditions Delga en 2009.
2 Une politique au service de la population, 1978, Panorama DDR.