La RDA a connu trois principaux types de commerce de détail :La particularité essentielle des coopératives est d’accorder à la fin de l’année une ristourne à leurs adhérents proportionnelle au montant de leurs achats.
- le commerce privé ;
- le commerce nationalisé (Handelsorganisation, HO) ;
- la coopérative de consommation.
Vers la fin des années 1950, un quatrième type de commerce sera créé, l’entreprise commissionnée : l’entrepreneur restant juridiquement indépendant, il touche une commission sur la vente des marchandises bien que ces dernières ne lui appartiennent pas.
Tous les magasins du secteur socialiste sont entourés de commissions visant principalement à contrôler leurs activités et à faire valoir les désirs de la population.
La part de chacun de ces types de commerce variera en fonction du développement socialiste, des besoins économiques et des choix politiques. L’imbrication de ces facteurs rend parfois hasardeuse l’analyse de ces variations. On peut cependant dégager quelques lignes de force. La construction du socialisme [–et son accélération-] explique que la part du secteur privée passe de 37,9 % en 1950 à 6,6 % en 1964. Cette tendance se poursuit encore quelques années puis, dans les années 1970, est jugée excessive, les commerçants privés ayant une expérience professionnelle et une connaissance de la clientèle irremplaçables. En 1983, la part des entreprises privées dans ce secteur est de 5,4 %.
Un Konsument à Cottbus.
Dès le début des années 1970 des grandes surfaces sont ouvertes. En 1984, on en compte trente ; elles s’appellent Centrum si elles appartiennent au secteur nationalisé et Konsument si elles dépendent des coopératives.
Les camions-bazars sillonnent pendant de longues années les campagnes.
Au début des années 1970 des maisons de vente par correspondance sont actives ; les deux principales, situées respectivement à Leipzig et Karl‑Marx‑Stadt génèrent un chiffre d’affaire de 468 millions de mark en 1972. Au milieu des années 1980 ce secteur a pratiquement disparu.
Le recours au crédit est peu fréquent. D’après un document daté de 1969, l’achat à tempérament concerne les produits manufacturés de grande valeur, il est tenu compte du revenu mensuel du débiteur, une partie de la somme doit être payée comptant et le crédit doit être remboursé en deux ans maximum.
Il existe des magasins qui vendent des produits rares, Exquisit et Delikat (il n’y en a pas dans les années 1950). Ces commerces sont plus chics donc plus chers ! On y va pour les grandes occasions ou pour faire un petit « extra ».
Les Intershops proposent des produits –souvent importés- contre des devises « importées »… je veux dire convertibles !
Comme souvent, les Allemands de l’Est sont priés de ne pas rester des « citoyens passifs ». Ainsi, les consommateurs sont invités à participer à diverses instances (ex. groupes de membres des coopératives de consommation).
On ne peut que se féliciter de cette volonté des autorités de faire participer le peuple aux affaires du pays, mais les contraintes extérieures et certaines rigidités idéologiques, empêchent la pleine réalisation de cet objectif.