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Actualité Loir-et-Cher  -lundi 09 novembre 2009

« La RDA voulait plus de libertés mais pas ce qu’elle a aujourd’hui »

Elke Jacquet a passé les trente et une premières années de sa vie en RDA. « J’ai eu une belle enfance », raconte-t-elle. Aujourd’hui, elle vit à Chitenay.

Les années passent, un mur tombe, mais les souvenirs, eux, résistent. Dans leur maison de Chitenay, Elke et Jean Jacquet conservent presque tout. De l’ancienne église du village, des images de classe de l’époque, jusqu’aux photos de mariage, forcément, jaunies par le temps.

Elke Jacquet est de cette génération d’Allemands nés sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale. En 1947, précisément, en Sachsen-Anhalt, à 30 km au nord de Leipzig. « C’était encore la zone d’occupation soviétique. C’est seulement deux ans plus tard que la RDA a officiellement été créée. » Elle parle d’une enfance « heureuse, très loin des clichés que l’on a trop souvent. Bien sûr, je n’avais pas des oranges tous les jours, mais comme tout le monde pendant ces années d’après-guerre. Je vivais à la campagne, avec mes parents et mes grands-parents. Nous, on ne parlait pas de communisme, mais de socialisme. » Et si Elke concède que sa « vie était rythmée par l’État, que dans les livres d’histoire, Staline était considéré comme un héros », elle préfère retenir « toute cette culture que l’on pouvait dévorer. On était éduqué dans un idéal de justice. J’ai aussi pu apprendre trois langues. Et je connais presque tous les opéras du monde ! » Elke reconnaît qu’elle a été élevée dans « la tradition allemande d’autrefois. Je n’étais pas dissidente, car je vivais bien. On savait que notre voisin était à la Stasi, mais en France, vous savez, à cette époqueChez nous, tout le monde avait un travail, avait accès aux études, etc. »

Berlin est à 1 h 30 de train de chez Elke. « C’était une vraie atmosphère de capitale. Ce mur, on n’en était pas très fier… Personne n’aimait ça, mais c’était comme ça. » Elke voyage, beaucoup même, dans plusieurs pays du bloc socialiste. « Là aussi, les gens pensent que nous étions cloîtrés chez nous, mais nous avons pu beaucoup bouger. » Toujours à l’Est, bien sûr.

“ A mon arrivée
en France,
les RG
m’attendaient… ”

A partir de 1963, Elke correspond avec Jean, un Français. Leurs échanges redoublent et Jean, grâce à l’association France-RDA, peut aller lui rendre visite. En 1976, ils décident de se marier. « Je suis allé au ministère de l’Intérieur, et au bout de plusieurs mois, la police m’a donné l’autorisation de me marier. » Elke quitte donc son pays en 1978.

A son arrivée en France, Elke croyait découvrir la liberté. « Mais avant même que j’arrive, les Renseignements généraux (RG) étaient venus demander aux voisins s’ils me connaissaient. Ici, un jour, ils m’ont même demandé clairement si j’étais un espion ! J’ai connu ici, en France, ce que je n’avais jamais connu chez moi ! »

L’été précédant la chute du Mur, le couple Elke et Jean Jacquet se rend à Berlin. « Il y avait une drôle d’ambiance. L’État savait qu’il ne tiendrait pas. » Un matin de novembre 1989, Elke apprend par son mari que le Mur est tombé. « Je n’y croyais pas ! Je ne pensais pas qu’il tomberait un jour. Je disais “ prudence ”, le matin aux personnes que je croisais. Puis j’ai vu la télé… »

Aujourd’hui, vingt ans plus tard, quand Elke parle de la RDA : « C’était sur le fond une bonne idée. Créer un État où chacun avait une chance, où le chômage n’existait pas. Au fond, les gens de RDA voulaient peut-être plus de libertés, mais pas ce qu’ils ont aujourd’hui. Ils ont le droit de voyager, mais ils n’en ont pas les moyens. » Et la RDA d’Elke continue d’ailleurs d’exister. Dans son jardin, elle a déposé un peu de terre de son pays d’enfance.

 

 

Gaspard Brémond

la Nouvelle République

 


Source :  http://www.blois.maville.com/actu/actudet_-%E2%80%9C-La-RDA-voulait-plus-de-libertes-mais-pas-ce-qu%E2%80%99elle-a-aujourd%E2%80%99hui-%E2%80%9D-_dep-1147669_actu.Htm



Voici un article intéressant sur la place de l’Eglise et sur le rapport à la consommation.

Après la «révolution protestante», les Allemands ont tourné le dos à l’Eglise

Chute du Mur • Lieux de ralliement de la contestation en 1989, les églises protestantes ont été désertées après la réunification. Une grande déception pour les pasteurs engagés.

Par Tania Buri

Les images de l'automne 1989 sont encore vivantes: des centaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées dans et aux abords des églises protestantes à Leipzig, Dresde et Berlin. Après avoir participé aux «Prières pour la paix», les manifestants étaient descendus en masse dans les rues. Face à un tel élan, il est difficile de comprendre que les églises allemandes aient pu ensuite se vider, alors que d'autres pays ont vu, après la fin du communisme, le retour des religions.

En 1989, les églises de toute la République démocratique d'Allemagne (RDA) étaient devenues le point de ralliement des jeunes et groupements désireux de réformer ou renverser le régime. Des pasteurs ont ensuite fait partie du premier gouvernement élu après la chute du Mur, avant la réunification qui interviendra onze mois plus tard. Les espoirs soulevés étaient immenses.
Hospitalité des pasteurs
«Ce qui s’est passé pendant la période qui a précédé la chute du Mur n'a pas directement à voir avec la foi religieuse», explique le professeur Heinz Wismann, qui a dirigé l'Institut protestant de recherche interdisciplinaire de Heidelberg. «Les églises étaient les lieux de rassemblement. Les pasteurs offraient simplement leur hospitalité à ceux qui voulaient discuter. Ce qui fait que les foules, qui se sont trouvées à ce moment-là à l'intérieur des églises, n'étaient pas nécessairement des croyants.»
Les opposants se sont rassemblés dans les églises, mais la plupart sans aucun lien avec la foi, renchérit Solange Wydmusch, sociologue des religions à Berlin. S’ils se sont rapprochés des églises, c’est qu’elles offraient l'un des seuls lieux de liberté de parole. Ce sont d'ailleurs dans les églises que les critiques contre la Stasi, la police secrète, ont commencé, affirme-t-elle.
Si les pasteurs et les groupes de contestation travaillaient depuis des années à formuler des propositions pour transformer la RDA, pratiquement personne ne s'attendait ni à une chute du Mur aussi rapide, ni à une imposition du système occidental aussi unilatérale. Les utopies de ces groupes ont été rapidement balayées.
«Paradoxe profond»
«Après la chute du Mur, énormément de pasteurs croyaient avoir une sorte de mission, qui leur aurait permis de se substituer au Parti communiste», poursuit M. Wismann. «Nombre d'entre eux ont été déçus, parce que leur rêve d'un monde meilleur, qui devait prendre le relais de l'utopie communiste qui s'était transformée en dictature, a été brutalement anéanti.»
Selon le professeur, les pasteurs ont été très rapidement perçus – et de façon très paradoxale – comme «des anciens du système», alors qu'ils avaient favorisé les mouvements de contestation: «N'étant pas du tout intéressés à la société de consommation occidentale, ils se sont trouvés très vite isolés une fois le Mur ouvert et la parité du Mark offerte, alors que la population se ruait à l’Ouest pour consommer. C’est qu’en développant dans leurs sermons et interventions publiques l'idée qu'ils se faisaient d'un pays conforme à leurs convictions religieuses, ils rappelaient trop le prêche communiste: là est le paradoxe profond.»
«Folie consumériste»
Hildegarde Ruggenstein, une pasteure de RDA, a vécu cette déception. Elle était engagée dans les mouvements de contestation à Potsdam, une ville située à quelques kilomètres de Berlin.
«J'ai été très choquée par la folie consumériste qui a suivi le 9 novembre. Deux jours après, un bus à deux étages couvert de publicités, que je n'avais vues qu'à la télévision jusque-là, se trouvait déjà devant notre maison. Pareil débarquement faisait mal à voir. C'était comme une manifestation non-politique, alors que nous avions organisé tant de manifestations politiques jusque-là», raconte la pasteur.
Et d’ajouter: «Les gens qui s'étaient engagés jusqu'à la chute du Mur se sont mis à courir comme des ivrognes à Berlin-Ouest. Ils rentraient le soir les bras chargés de sacs remplis de provisions achetées chez Aldi ou dans d'autres supermarchés. En un nuit, ils avaient perdu toute conscience politique.»
Source : http://www.protestinfo.ch/200911085215/apres-la-lrevolution-protestanter-les-allemands-ont-tourne-le-dos-a-leglise


 



 Dans notre très libérale Union européenne, les médias ne pouvaient pas manquer de fêter ad nauseam le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Rien n’y manquait: envoyés spéciaux, films, archives sonores et visuelles, déplacement de toutes les chaînes de Radio France dans la capitale allemande, etc. Il fallait surtout faire oublier la critique du capitalisme que la crise financière et économique met à l’ordre du jour. Bref, hors du marché point de salut, il n’y a qu’à voir ce qu’était cette pauvre RDA ! …Certains journalistes ou historiens ont pourtant fait preuve d’un peu moins de conformisme en enquêtant auprès des Allemands de l’Est. Ils ont constaté que « beaucoup d’entre eux étaient nostalgiques de l’avant 1989 et réagissaient vivement aux discours tenus sur le passé de la RDA. Quand celle-ci est critiquée en tant que dictature, ils se sentent eux-mêmes attaqués. Ils y voient une forme de jugement porté sur leur vie et leur expérience d’autrefois. Certes, très peu regrettent le régime tel qu’il était réellement, mais il y a une nostalgie à l’égard d’une RDA idéalisée. Une RDA sociale où l’on n’était pas riche, mais où l’on pouvait vivre agréablement. Les jeunes de l’Est assimilent d’ailleurs cette vision positive véhiculée par leurs parents et beaucoup d’enseignants » [2].  
Le Mur de Berlin est tombé et c’est une bonne chose, mais il en reste malheureusement encore beaucoup à abattre. N’oublions pas qu’en quelque quatre ou cinq ans le mur entre les États-Unis et le Mexique▼ a déjà fait dix fois plus de morts que le mur de Berlin en presque trente ans.   

 
                                                            [2] Le Monde, 10/11/2009 
                                                            J.-P. MON, déc. 2009 
Source : http://caplibre.over-blog.com/article-une-evidence-s-impose-43825328.html





Berlin : la mise en scène était parfaite

Plus de 3 000 journalistes accrédités. Une opération spéciale « Radio France fait le mur », en direct pendant 24 heures depuis Berlin. Des hordes de policiers, de cameramen et de touristes, drapés des couleurs de l’Europe et célébrant la « chute du communisme »… Bienvenue à Berlin, où, le 9 novembre dernier, furent fêtés les vingt ans de la chute du mur de Berlin.

Comédiens jouant les soldats alliés à Check-Point Charlie ; douaniers soviétiques à la porte de Brandenburg, miradors placés à côté des anciens poste-frontière de la Bernauerstrasse, morceaux de polystyrène bon marché sponsorisés par la Lufthansa, EasyJet, Allianz (…) et placés en rang d’oignon à partir de la Potsdamer Platz pour être symboliquement renversés ; décorations dans le métro (mini-portes de Brandebourg) ; montgolfières barrées du journal « politique » du groupe Springer ; dispositif policier impeccable… À Berlin, la mise en scène de la « chute du communisme » et de victoire de la « liberté » était parfaite.

Moi aussi, j’avais envie de fêter le capitalisme, fêter la démocratie, fêter la fin de la Stasi.

Je suis allé à Berlin, avec ma boite à images. J’ai rencontré des travailleurs à 1,50 euros, des chômeurs dans le lot de 17% de Berlinois sans emploi, des quartiers populaires en voie de gentrification par la grâce des artistes et des agents des Job Center berlinois. Autour de la porte de Brandebourg, j’ai vu des touristes, des Allemands de l’Ouest, propres sur eux, des Français, regardant bouche grande ouverte des plaques de polystyrène tomber symboliquement. J’ai vu des gens qui ont connu le communisme et qui sont repartis de ce cirque en claquant la porte. Celle des débats de Radio-France, la radio aux 14 millions d’auditeurs qui convoquait, une fois n’est pas coutume, des philosophes (BHL), des géopoliticiens d’épouvante (Bernard Guetta), des chiens-truffiers (Nicolas Demorand), des politiques aussi. Peu d’Allemands. Beaucoup de Français. Un regret : l’absence d’Alain Finkielkraut, trop occupé à commenter les polémiques franco-francaises. On ne peut pas être partout.

Avec leurs mots à eux, les commentateurs et leurs invités dépêchés sur place disent le bonheur dans lequel nage l’Europe depuis la « chute du communisme » :

- « Quand j’entends qu’aujourd’hui, fêter la chute du mur ce serait fêter le capitalisme, ce serait fêter la pensée unique, je crois qu’on est déjà en train de vivre un contre-coup de propagande et un petit reste de révisionnisme qui va sûrement se développer dans les années à venir, et on y reviendra…» » (Caroline Fourest, chroniqueuse au Monde et à France Culture, Radio-France, 9.11.09)

- « Moi je ne sais pas où ils sont d’ailleurs, les “ultralibéraux” » (Alain Gerard Slama, éditorialiste, Le Figaro, Radio-France, 9.11.09)

- « L’Allemagne de l’Est, c’était l’antichambre de la mort » (BHL, Radio France, 9.11.09)

- « Radio France se mobilise depuis Berlin, pour fêter 20 ans de liberté » (jingles de Radio France)

- « À l’époque [du départ des troupes d'occupation de Berlin-Ouest], moi je me suis quand même pris dans le métro un “Franzosen Raus”, les Français dehors, que je n’ai pas trouvé de très bon aloi. Et ces troupes qui partaient, dans l’esprit de certains, je pense que c’était un peu une histoire qui remettait les compteurs à zéro et, euh, toutes les bouffées nationalistes qu’il y a ici ou en France ne sont jamais bonnes. » (Jean-Yves Cendrey, écrivain, France Info, 6.11.09).

-  « Des militants anticapitalistes (…) un discours très rôdé (…), ici une très petite minorité, les Ostalgiques comme on les appelle, regrettent la RDA » (Marina Bertsch, journaliste à France 24, 8.11.09)

- « Wir sind Brüher, wir sind Berlin ! » (« Nous sommes du bouillon, nous sommes Berlin ! ») (Nicolas Sarkozy, 9.11.09)

Les commentateurs ont commenté.

Et puis j’ai rencontré des habitants de Berlin. Avec leurs mots à eux, ils m’expliquent cette liberté dont ils auraient hérité :

- « La chute du mur, oui, c’était il y a vingt ans. » (Dietter, 60 ans, ouvrier du bâtiment né à Berlin-Est)

- « Il faut voir comment on se gavait. On avait logements de fonctions, magasins à prix préférentiels, soins, piscine, école franco-allemande, transports gratuits en plus des salaires versés par l’armée, bien sûr. Chacun vivait entre nationalités dans sa petite cité. Moi c’était Foch. On pouvait aller à l’Est quand on voulait. Il suffisait d’aller en faire la demande et ça prenait une semaine. C’est tout. Franchement, ça ne m’étonne pas que les Allemands en avaient assez des occupants. » (Virginie, fille d’adjudent-chef Nantais en poste à Berlin-Ouest de 1984 à 1989. Elle vit aujourd’hui dans la capitale allemande)

- « À Berlin, ils ont tout fait pour rejouer la dramaturgie communiste. De toute façon, c’est toujours l’Ouest qui donne sa version. L’Est n’a jamais sa voix au chapitre » (John, un photographe de l’AFP qui fait le mur devant l’hôtel Westin pour que des touristes viennent casser un bout du mur, pour 18 € avec curry-wurst et champagne inclus).

- « Le contrôle des pauvres et des chômeurs est quelque-part une dictature, puisque pour pouvoir continuer à toucher les allocations, les chômeurs comme nous doivent accepter des boulots payés 1,50 € de l’heure. On ne choisit pas ce système, on tombe dedans, c’est tout. » (Marion, balayeuse du cimetière Saint Thomas à 1,50 € de l’heure, dans le quartier de Neukölln, dans le sud-est de Berlin)

- « À l’époque, à l’Est, il y avait des usines de papier, et bien d’autres fabriques encore. Tout ça est fini. Kaput! On avait aussi un sens du collectif, même si on était surveillés : on était tous logés à la même enseigne et ce qui appartenait aux uns appartenait à tous ! On vivait. Aujourd’hui, toute ma famille est au chômage, on leur impose des jobs à 1 euro de l’heure et à part ça il parait qu’on va tous faire la fête le 9 novembre ! Pas nous! » (Dietter et Tommy, 45 et 60 ans, ouvriers du bâtiment et Berlinois de l’Est).

- « La liberté acquise en 89 est celle de la concurrence et du marché. Le capitalisme ne fonctionne que s’il n’a pas de point de stabilité. Il faut le renverser comme le mur l’a été. » («Marlies Sommer», porte-parole de Ums Ganze, alliance de groupes « anticapitalistes », seuls à manifester à Berlin contre la « fausse liberté » acquise et la « fin de l’histoire ». C’était le 7 novembre dans le « mite » berlinois. Résultat : Des dizaines de policiers anti-émeutes et une arrestation).*

Julien Brygo

* D’autres pépites à lire dans Le Plan B n° 21, décembre 2009

Source : http://blog.collectifitem.com/2009/12/08/berlin-la-mise-en-scene-etait-parfaite/




« Communistes, mais on se soigne… »

Paris, 9 novembre 2009

 

Durant plusieurs semaines, tous les médias français ont récité la même litanie obsédante à propos de la « chute du mur de Berlin », il y a vingt ans : fêtons la liberté de penser, d’écrire, de se déplacer, née ce jour là d’un soulèvement populaire contre le communisme. Ainsi bêlent à l’unisson les sarkoziens de nos chaînes télés, les révolutionnaires repentis de Libération, les bobos des salons parisiens, les Adler, Kouchner et autres Cohn-Bendit, les politiciens démagogues, qui font carrière dans l’écologie, le devoir d’ingérence et le grand méchant loup terroriste.
Faut-il être naïf au point d’être étonnés ? Ces gens qui nous gouvernent, et qui nous manipulent, ont en commun la même peur que les nantis d’il y a 160 ans dont parlait Marx dans le Manifeste : leur cauchemar est de savoir toujours vivant, le communisme qu’ils croyaient mort. Toujours vivant, de ci de là, et menaçant encore ce capital qu’ils disent être fin de l’histoire. L’espoir rougeoie toujours, en attendant les futurs incendies : il est normal que les tenants de la barbarie capitaliste s’évertuent à conjurer la peur qui les tenaille.

Ce matraquage a dépassé en intensité, en hargne et en mensonges, les pires opérations de guerre froide des années 50. Le chœur des aboyeurs de la loi du marché, larbins présidentiels, idiots utiles souriants et carnassiers, s’est surpassé, à la mesure de ses craintes : ils ont bien mérité leurs émoluments, cela n’a rien de surprenant.

Mais, en entendant la petite voix peureuse de certains responsables du PCF se joindre à la meute, se couvrir la tête de cendres en bégayant : « je ne le ferai plus… », les bras peuvent nous en tomber, et de tristesse et de mépris.

En septembre 2009, l’Humanité faisait sa fête. Le directeur du journal de Jaurès qui, lui, sut mourir pour défendre la paix quand la mode était à la guerre, annonça, le benêt, qu’il fallait commémorer la fin du mur « qui fit naître l’espoir d’un monde plus libre ». Un lapsus ? Pas du tout : des semaines durant, la direction du PCF confirma par internet et presse cette commémoration, au siège national, le 9 novembre. Deux jours avant, l’Humanité annonçait un dossier spécial, sous le titre sans ambiguïté : « Que sont devenus nos rêves ? ». Car la « chute du mur », paraît-il, faisait rêver des apparatchiks de la place Fabien, à l’unisson des actionnaires du CAC 40 !Durant une semaine, le journal l’Humanité qui n’est plus celui du PCF, mais s’aligne sur sa direction, nous a abreuvés de dizaines de pages (plus de vingt au total) sur cet évènement « qui a changé la face du monde », avec des « témoignages » aussi « pertinents » qu’orientés : celui de Hans Modrow, l’ultime dirigeant de la RDA qui en laissa les clefs à l’Occident, de quelques « repentis » d’Europe orientale ou d’Italie, du social-libéral François Hollande, sous l’égide duquel le PS français reconnut le marché capitaliste comme inexorable, et d’un historien fidèle aux choix du PCF, qui loin de s’attarder sur les faits, conclut à l’unisson que la chute du mur interdit aujourd’hui d’accorder la moindre approbation à « tout pays se réclamant du communisme d’Etat » !

Ce choix de Bush contre Cuba, purement idéologique, ne relève pas du jugement historique, pas plus que les dizaines d’autres « témoignages » collectés.

Ils convergent tous vers la même affirmation assénée par les éditorialistes successifs : « la chute du mur symbolise la fin (en Chine, au Vietnam ?) et l’échec d’une expérience historique d’alternative au capitalisme ».

On a le droit d’analyser tout évènement du passé, encore faut-il ne pas en déformer le sens. Les communistes français avaient pour la plupart saisi depuis belle lurette que le « socialisme réel » était malade de la confusion entre le parti unique et l’Etat, de bureaucratisme et d’absence de libertés civiles, et condamné à la stagnation économique par la course aux armements imposée par l’occident et les USA. Contrairement aux dires actuels, à l’exception de quelques bureaucrates à courte vue, ils savaient et disaient la réforme nécessaire à Moscou, à Berlin et ailleurs. Les tensions de la « guerre froide » l’empêchèrent, autant ou plus que l’incapacité de certains dirigeants de l’est européen.

Dans le concert des pays alliés de l’URSS, les progrès sociaux avaient souvent été fulgurants après guerre, en matière de santé, d’éducation, d’emploi pour tous, d’égalité entre hommes et femmes. Cette cavalcade en avant s’essouffla après 1975, y compris dans cette Allemagne de l’est (RDA) qui avait réussi à devenir « l’atelier d’Europe orientale » : dépourvue du charbon de la Ruhr, elle était tributaire des sources d’énergie et minerais venus d’URSS, et lui vendait en retour ses produits usinés. Sans être un paradis, traînant un héritage lourd (le socialisme était né là-bas de la défaite allemande sous les coups de l’Armée Rouge), la RDA, partie pauvre de l’Allemagne, fut contrainte de rendre hermétique sa frontière, cela parce que durant dix ans, les plus qualifiés des citoyens, après avoir fait gratuitement leurs études aux frais de la RDA, allaient monnayer leur savoir à l’ouest, où le niveau de vie était plus élevé. Cette coupure en deux d’une même nation, et d’une même ville, était inacceptable et ne pouvait durer. Mais il faut rappeler que la RFA, forte de sa puissance et du soutien des USA, a toujours refusé d’en négocier la destruction avec la RDA, préférant l’absorption des provinces de l’est, ce qui finalement est arrivé.

Il est faux aussi de prétendre que la chute du mur et la fin de la RDA sont dues au soulèvement populaire. Tous les historiens sérieux le savent, les manifestations à l’est regroupant des gens très différents, n’exprimaient nullement une volonté majoritaire d’en finir avec les acquis du socialisme, et de restaurer les privilèges du capital et des junkers terriens. La cause essentielle de la disparition de la RDA a été le choix du soviétique Gorbatchev de négocier avec les USA le lâchage de l’Etat est-allemand, contre une diminution de la course aux armements. Dès lors, l’Allemagne socialiste asphyxiée économiquement, privée de sources d’énergie, de minerais, et de ses acheteurs de l’est, était blessée à mort, d’autant que depuis des semaines les dirigeants hongrois organisaient via leur territoire, la fuite de milliers de cadres allemands, vers l’ouest et vers de plus gros salaires. Ce sont les dirigeants du PC est-allemand qui ouvrirent le mur le 9 novembre…

Le slogan mythique des manifestants de Dresde : « Wir sind das volk ! Nous sommes le peuple ! », ne fut pas l’origine de l’évènement, pas plus qu’il ne fut « un cri de liberté et de progrès », sinon pour quelques uns. Ceux, par exemple, des médecins qui dès le 9 au soir abandonnaient sans scrupules leurs malades dans les hôpitaux de Berlin-Est et de Saxe, pour aller enfin se faire bien payer en RFA. Ce furent au contraire, en quelques mois, des milliers d’entreprises de l’est, ruinées, privatisées, dépecées au profit du capital ouest-allemand, et des milliers de salariés découvrant le chômage et la précarité.

Un cri de liberté et de progrès ? Faut-il cruellement rappeler à certains naïfs ou amnésiques, que le même slogan était aussi celui des manifestants nazis, qui pourchassaient les juifs un autre 9 novembre, en 1938, durant cette « nuit de cristal » qui fut la honte de l’Allemagne ?

Enfin, soyons sérieux, l’histoire se construit de faits, non de mythes politiciens. La chute du mur de Berlin le 9 novembre, il y a vingt ans, si elle n’en fut aucunement la cause, marqua le début de la contre-révolution qui ravage l’Europe d’est en ouest depuis : vingt ans de régressions sociales, de destruction des services publics, de conflits et de guerres xénophobes, des Balkans au Caucase, comme le continent n’en avait plus connu depuis 1945.

Et c’est cela que prétendent nous faire fêter des repentis, chefaillons, bureaucrates ou élus prêts à faire allégeance au premier sectateur de l’OTAN venu, Cohn-Bendit ou un autre, pourvu qu’il leur assure une poursuite de carrière. Décidément, nous n’avons plus rien de commun avec eux : nous sommes communistes et nous en sommes fiers.

Francis Arzalier

Source : http://www.collectif-communiste-polex.org/bulletin/bulletin_63_art1.htm




Le Mur de Berlin, 20 ans après

 

Le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin a donné lieu à un énorme déchaînement médiatique. Et plus que la célébration d’un événement qui a marqué l’évolution du monde au siècle dernier, on assista à une véritable entreprise d’exorcisation du communisme. On oublia que la Rda fut la 20ème puissance économique du monde, tout comme on occulta, comme le souligne Demba Moussa Dembélé, « toutes les misères économiques, sociaux, culturels et politiques qui ont fait des citoyens de l’ancienne Rda des « pestiférés », des citoyens de seconde zone, suspectés, marginalisés et méprisés », sous la réunification. Mais pour lui, ce cirque médiatique n’occulte pas la réalité que demeure la faillite du capitalisme.

Les dirigeants européens et ceux des Etats-Unis ont célébré à leur manière le 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, intervenue le 9 novembre 1989. Tous les représentants de la bourgeoisie de « l’Occident chrétien » se sont retrouvés à Berlin le 9 novembre 2009 pour célébrer « la fin du communisme » en Europe. Pendant plus d’une semaine avant le 9 novembre, tous les médias occidentaux s’étaient déchaînés pour marquer l’évènement.

Le monde a été inondé par un torrent de discours, de rencontres, de documentaires et d’autres articles consacrés au 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Des pages et des pages d’articles sur tous les sujets, des documentaires, des tables rondes, des entretiens à la radio et à la télévision avec des ‘spécialistes’ en tout genre, tout a été mis en œuvre pour attirer l’attention de l’opinion sur l’anniversaire de la chute du Mur de Berlin et surtout sur sa signification du point de vue des pays occidentaux. L’occasion était belle pour évoquer « la victoire » de l’Occident sur le bloc soviétique, du capitalisme sur le « socialisme », de l’économie de marché sur « l’économie dirigée », de la « démocratie » sur le « totalitarisme », voire du christianisme sur l’athéisme !

Les reportages sur l’ancienne Allemagne de l’Est (Rda) avaient pour objet de déformer l’histoire réelle de celle-ci, d’occulter ses réalisations. C’est comme si la Rda était juste une parenthèse malheureuse au cœur de l’Europe occidentale ! On donne complaisamment la parole à ceux qui sont acquis à la propagande du système occidental, mais rarement à ceux qui regrettent la disparition de la Rda ! Ceux-là sont appelés des « Ostalgiques » et parfois considérés comme des « demeurés » qui n’ont pas encore compris « tous les bienfaits » du système capitaliste !

Ces « Ostalgiques » savent bien de quoi ils parlent. Ils sont restés réfractaires à la propagande au service du capitalisme qui fait croire que la chute du Mur de Berlin avait inauguré une ère de « liberté » et de « prospérité » pour le peuple allemand ! La réalité est plus prosaïque. La « liberté », c’est celle des grands monopoles capitalistes qui ont tôt fait de faire main basse sur l’économie de la Rda. Celle-ci avait l’économie la plus puissante et la plus développée du camp soviétique. La Rda était classée comme la 20e puissance économique du monde et certaines de ses entreprises étaient comparables à celles des plus grandes entreprises occidentales. Ses habitants jouissaient d’un niveau de vie assez élevé, et disposaient de la plupart des commodités que l’on pouvait trouver dans les pays occidentaux.

Tout cela fut détruit avec une sauvagerie et une rage dignes du Moyen Age et cela dans le but de faire table rase du passé de cette république, de l’effacer de la mémoire collective allemande. Les grands groupes capitalistes prirent possession de l’économie de l’ancienne Rda et restaurèrent la loi implacable du profit. Avec cette restauration, le chômage devint soudain le lot quotidien de milliers de travailleurs chassés ainsi de leur emploi et la précarité devint l’horizon immédiat de millions de leurs concitoyens. Sur le plan économique et social, une sorte de calamité naturelle s’abattit sur l’ancienne Rda. Le taux de chômage atteignit des records inégalés en Europe. Ainsi, à la place du Mur visible, qui était tombé, se sont dressés de multiples murs invisibles : économiques, sociaux, culturels et politiques qui ont fait des citoyens de l’ancienne Rda des « pestiférés », des citoyens de seconde zone, suspectés, marginalisés et méprisés ! La « réunification » ou plutôt l’annexion acheva de détruire ce qui restait encore des vestiges de celle-ci. (1)

Exorciser le spectre du communisme ? C’est la triste réalité que tente de masquer la propagande distillée par les grands médias occidentaux. Et le 9 novembre, ces mêmes médias montraient avec complaisance la plupart des dirigeants occidentaux - à l’exception d’Obama représenté par sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton - réunis autour de la chancelière Angela Merkel. Ainsi, dans l’euphorie générale, on tenta de faire oublier un moment la profonde crise qui est en train de secouer les fondations du capitalisme occidental depuis plus d’un an. En fait, la « célébration » de la chute du Mur de Berlin était une occasion pour les dirigeants occidentaux pour faire passer leur message à l’opinion mondiale : Si le capitalisme est profondément malade, il est tout de même « meilleur que le communisme » que symbolisait le Mur de Berlin !

Mais l’opinion et les peuples ne sont pas dupes. Un sondage conduit par la Bbc dans 27 pays – dont les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, le Canada, entre autres, à l’occasion précisément de ce 20e anniversaire montre que seulement 11 % des répondants trouvaient que le capitalisme « marchait bien » ; tandis que 23 % - le double - trouvaient que le capitalisme « est intrinsèquement mauvais » ! Quel échec pour tous les idéologues et thuriféraires de ce système qui, depuis plus de 20 ans, n’avaient cessé de présenter le capitalisme comme l’horizon indépassable de l’évolution humaine, comme l’avenir inéluctable du genre humain ! Mais la réalité a vite fait de balayer la propagande et les multiples crises mondiales en cours et leurs cortèges de souffrances sont venus rappeler au monde la nature intrinsèquement inhumaine du système capitaliste avec toutes ses horreurs.

Si, comme l’a observé Marx, « le capitalisme est venu au monde en suant le sang par tous les pores », on ajoutera qu’il a grandi et s’est développé en suçant le sang de millions de personnes dans le seul et unique but d’accumuler du profit au bénéfice d’une petite minorité immorale et corrompue. Dans sa phase néolibérale, ce système a fini de démontrer avec encore plus d’éclat qu’il n’a que mépris pour la vie humaine. Il a achevé de montrer qu’il est un système à bout de souffle, parasitaire et inutile, dans lequel ce sont des criminels de la trempe de Bernard Madoff et compagnie qui tiennent le haut du pavé et passent pour des symboles de « réussite » !

Dans la vieille Europe, berceau du capitalisme, ce sont des figures grotesques comme Sarkozy, pêchant dans les eaux nauséabondes du Front national ; ou Berlusconi, allié de la Ligue du Nord, tous deux des mouvements d’extrême droite xénophobes et racistes flirtant avec le fascisme, qui sont en train de jouer les premiers rôles. En Allemagne même, après les élections de septembre dernier, c’est la droite dure au service des monopoles capitalistes qui est aux commandes. Ainsi, donc, c’est tout ce qu’il y a de plus réactionnaire en Europe qui était réuni à Berlin pour « célébrer » la « chute du communisme » !

Cette réaction européenne, comme ses lointaines devancières, a voulu ainsi exorciser le spectre du communisme qui n’a cessé de hanter l’Europe depuis le milieu du 19e siècle et le monde depuis la Révolution d’Octobre de 1917 ! Et il continuera de hanter la vieille Europe et le reste du monde aussi longtemps que dureront le despotisme du capital et la tyrannie de l’exploitation capitaliste.

Demba Moussa DEMBELE, Economiste

Note : (1) Voir Le Monde Diplomatique, novembre 2009, p. 16 & 17

 

Source : http://www.walf.sn/contributions/suite.php?rub=8&id_art=60204




« Délégitimer » la RDA
Durant des décennies, les procureurs d’Allemagne Fédérale avaient rassemblé des masses de données, de faits, de témoignages contre la RDA. Enfin, le moment était venu où on allait pouvoir utiliser ce « matériel ». Officiellement, tout cela devait servir une bonne cause: la « rectification judiciaire » du « non-droit de la RDA ». Les prémisses – qui restent à démontrer – étaient ainsi déjà établies: la RDA était un « Etat de non-droit »! (Notons qu’il s’agit là d’un concept politique, sans aucune existence juridique). Dans cet « Etat de non-droit », un grand nombre d’injustices avaient été commises à cause ou au nom de l’Etat, et il fallait maintenant les rectifier !

 

S’inscrivant dans cette ligne de pensée, Kinkel, le ministre de la justice ouest-allemand de l’époque, annonça lors du quinzième congrès des juristes allemands qu’il s’agissait de « délégitimer la RDA ». Les mots trahissent la pensée. On ne peut en effet délégitimer que quelque chose qui est ou qui semble être légitime. Ce qui est illégitime ne peut être délégitimé. Ainsi, personne n’a jamais imaginé qu’il fallait délégitimer le régime nazi !

Pour les détenteurs du pouvoir à Bonn, il s’agissait de discréditer la RDA, qui jouissait de l’estime de ses citoyens – du moins de la majorité de ceux-ci – ainsi que de l’étranger. Aussi s’est-on empressé de dénoncer tous ceux qui ne considéraient pas la RDA comme un Etat de non-droit et voulaient en conserver les aspects positifs, en les qualifiant de « nostalgiques » et de « têtes de bois ».

Lorsqu’un pays en occupe un autre, il s’empare de tous les dossiers et archives du pays vaincu. De la même manière, après le 3 octobre 1990, les autorités ouest-allemandes se sont immédiatement emparées de l’ensemble des dossiers, archives et actes judiciaires de la RDA. Classés et conservés « selon la méthode prussienne », ponctuellement et systématiquement, par les fonctionnaires de la RDA, ils ont été transmis de la même manière ponctuelle et systématique par ces mêmes fonctionnaires à la police, aux autorités judiciaires et aux services secrets ouest-allemands.

Jamais encore le cas ne s’était présenté – à l’exception des cas d’occupation militaire totale – qu’en temps de paix, sans le moindre coup de feu, un Etat transmette à un autre la totalité de ses archives et de ses dossiers administratifs – y compris tous ses secrets d’Etat.

Pourtant, à la veille de son 41e anniversaire, tel fut le lot de la RDA, Etat qui avait offert à ses habitants une meilleure alternative de vie, pacifique et sociale mais qui dut céder en 1989 face à la suprématie de l’impérialisme.

Les archives les plus secrètes de la RDA, celles du ministère de la Sûreté de l’Etat, furent livrées intégralement à une nouvelle « super-administration », « l’administration Gauck » (du nom de son président). Celle-ci les utilisa pour entamer des poursuites judiciaires contre des citoyens de la RDA et des personnes qui s’étaient engagées pour la RDA.


Texte intégral ici : http://www.marx.be/FR/cgi/emall.php?action=get_doc&id=54&doc=43




Un commentaire trouvé sur le site des jeunes du PTB. C’est bien sûr l’auteur qui s’exprime. Bien que je ne partage pas certaines affirmations je n’ai pas voulu censurer ce texte favorable à l’Allemagne de l’Est.

 

(…) Ecrit par Ortega (…)

 

Tout d'abord il est clair que la RDA était encore loin du communisme et qu'il y avait beaucoup de défauts (1) au socialisme tel qu'il était mit en pratique en RDA. Cela reste pour moi malgré tout l'expérience la plus intéressante de tout les pays socialistes existants ou ayant existé.

D'abord il faut évidemment s'entendre sur le terme de démocratie participative. Quand j'employais ce terme je voulais dire que les citoyens de RDA pouvaient par exemple décider de la rénovation de leur rue, de savoir ou investir l'argent de leur commune: dans une crèche ou dans un terrain de foot ? etc. etc. C’est-a-dire des décisions qui concernaient avant tout leur quartier et leur vie de tout les jours. Ils ne pouvaient bien sur pas décider du nombre d'avions que l'armée allait acheter. Même dans un pays socialiste le gouvernement garde une indépendance et un pouvoir de décision par rapport à la population même si il est moindre que dans un pays capitaliste.

Concernant Honecker je n'en parlais pas lol et placer d'un côté H. et de l'autre le peuple est-allemand c'est personnifier selon moi le débat un peu comme le font certains progressistes concernant Cuba. Mettant d'un côté le dirigeant et le Parti au pouvoir, responsables de TOUT les aspects négatifs. Et de l'autre le peuple incrédule qui est responsable de TOUT les aspects positifs du régime. Et je crois que c'est faux. A Cuba comme en RDA, sans avoir une volonté politique forte de construire le socialisme de la part des dirigeants et du Parti aucun résultat n'est possible. MAIS le peuple doit être le principal artisan de cette construction. Par exemple dans des pays comme la Hongrie ou la Bulgarie je pense effectivement que l'adhésion du peuple au socialisme était plus faible (pas nulle non plus) qu'en RDA.

Et aujourd'hui je ne sais pas si il y a un regret du dirigeant mais ce dont je suis sur c'est qu'il y a un regret d'une majorité d'Allemands de l'Est du socialisme et de ses aspects positifs. Il suffit de voir le succès du PDS (2) à l'est et du fait que ce Parti est encore obligé (malgré une direction qui est au fond d'elle même anti communiste) de vanter les aspects positifs de la RDA et de protéger les vestiges (notamment les monuments) de la RDA et de l'Armée Rouge (j'ai été à Berlin il y a 2 semaines) pour des raisons principalement électoralistes-mais pas uniquement.

Le mouvement de jeunes de la RDA existe toujours (la FDJ) et chaque année une des commémorations les plus importante de la RDA est encore célébrée par 10000 personnes (en 2006: http://www.rotbild.de/lll/demo.php): l'hommage à l'assassinat des leaders communistes Rosa Luxembourg et Karl Liebnecht.

 

(1): la Stasi et le mur de Berlin (soi dit en passant frontière internationale reconnue par l'ONU et la République fédérale allemande, ce n'est qu'après 1989 que la RFA a fait des procès contre cette frontière d'un Etat souverain reconnu par l'ONU; ce qui ne veut pas encore dire que je soutiens son existence attention lol) ne sont pas pour moi liés intrinsèquement au socialisme de la RDA.

La RDA aurait pu exister sans cela, ça fait partie des erreurs qui sont selon moi compréhensibles en les remettant dans leur contexte historique. Compréhensibles mais pas justifiables, nuance.

(2): Le PDS est le successeur du SED (Parti communiste qui dirigeait la RDA). Le PDS n'est pas un Parti communiste, il est composé de différents courants dont le plus actif et le plus combatif (sans blague!! :-)) est « La plate forme communiste » (http://www.pds-demokraten.net/) qui lutte au sein du PDS pour remettre ce Parti sur les rails du marxisme. La figure de proue (et très très populaire en ex RDA) est Sahra Wagenknecht (elle a vraiment la classe rien à redire dans ses analyses: http://www.sahrawagenknecht.de), députée au Parlement européen qui lutte elle aussi contre les dérives sociale-démocrates récurrentes de son Parti.

 

Des sources:

la FDJ: http://www.fdj.de/

l'excellent Etudes Marxistes sur la RDA: http://www.marx.be/FR/cgi/emall.php?action=select&id=54

un article de Libé: http://caillau.free.fr/mauer/berlinermauer/ossisavis.html

http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBU&object_id=3168

http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBM&object_id=3084

http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBM&object_id=2956

http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBM&object_id=3019

http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBM&object_id=3355

 

Source : http://www.chengetheworld.org/fr/index.php?op=articles&task=vercom&comid=160




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