Le travail est un droit mais les vacances aussi. En 1979, la loi fixe une période minimale de congé de 21 jours ouvrables par an, et prévoit une période de congé variable en fonction de critères sociaux et des résultats économiques.
De nombreux centres de vacances sont gérés par les syndicats et les entreprises. La première destination est la mer. Malgré le climat, des millions de vacanciers envahissent les côtes. Certaines familles jettent leur dévolu sur les lacs fort nombreux, d’autre se rendent à la montagne, celle-ci étant plus propice à la randonnée qu’au ski. Ceux qui n’apprécient pas les charmes de la mer Baltique optent pour les côtes roumaines ou bulgares, ou choisissent des séjours culturels en RDA ou à l’étranger. Ce type de voyages n’est pas réservé à une élite, en 1983 on compte près de 500 000 séjours à l’étranger.
Au début des années 1980, plus de la moitié des vacanciers séjournant à la mer bénéficient de subventions qui prennent en charge deux tiers du prix réel. Ces aides peuvent paraître démesurées mais elles permettent à plus de 80% de la population de partir.
Des centaines de milliers d’enfants partent pour une somme symbolique dans les camps de vacances des entreprises. Les jeunes peuvent se loger dans les auberges de jeunesse à un prix « camarade ».
Les vacances ne se déroulent pas à un rythme trépidant, cela peut entraîner des frustrations mais, le plus souvent, on apprécie cette atmosphère « provinciale »…
La grande majorité des citoyens de RDA font ce que font une grande partie des Français, ils bronzent et obtiennent parfois un bronzage intégral en pratiquant le FKK (naturisme).
L’échange de résidences secondaires n’est pas inconnu. Les vacanciers apprécient les moyens de transport originaux, du bateau au train à vapeur en passant par le téléphérique. Le sport et la culture ne sont pas oubliés : terrains de sport, bibliothèques, conférences, théâtre, etc.
Les voyages dans les pays capitalistes sont en général réservés aux personnes n’exerçant plus d’activité professionnelle (retraités et invalides). En 1987, 5 millions d’Allemands de l’Est (dont 3,8 millions de retraités) visitent l’Allemagne fédérale. Ce n’est pas la crainte d’une éventuelle « contamination idéologique » qui entraîne une restriction de ces voyages mais la peur légitime du débauchage. Cette pratique avait coûté, selon une estimation avancée en 1960 par l’économiste ouest-allemand, Baade, 20 milliards de deutschemarks à la RDA tout en enrichissant la RFA !
Enfin, on se demande pourquoi, durant les années 1970 et 1980, plusieurs centaines de milliers d’étrangers (environ 930 000 en 1983) venaient profiter de l’air et de l’eau pollués de la « prison à ciel ouvert »…