En RDA, la grande majorité des enfants sont membres de cette organisation. Les plus petits, âgés de 7 à 9 ans, sont accueillis chez les Jungpionieren (jeunes pionniers), les plus grands, âgés de 10 à 13 ans, rejoignent les Thälmann-Pionieren (pionniers Ernst Thälmann).
Ils n’ont pas la chance de « zoner » dans une ville du « monde libre ». Ils ne connaissent pas, ou peu, les joies de la (sous-)culture de masse ! Nos jeunes pionniers empruntent un autre chemin…
L’action multiforme de l’organisation est complémentaire de celle de l’Ecole.
L’organisation s’occupe de l’instruction civique [j’invite les âmes sensibles à passer directement au paragraphe suivant], c’est-à-dire qu’elle met en avant le patriotisme, le goût du travail et de l’ordre, le respect des parents, etc.
Elle encourage la découverte des arts et des sciences.
Elle incite ses membres à avoir des préoccupations sociales (ex. : aide aux anciens).
Enfin, le mouvement des pionniers n’oublie pas de s’occuper des loisirs des enfants (ex. : camps de vacances).
Aujourd’hui, en France, les enfants considèrent l’entreprise comme un lieu où les parents se font exploiter entre deux périodes de chômage, ou, pire, comme un endroit où les autres sont chargés de travailler à leur place ! Pour les pionniers, c’est différent. Des rencontres sont organisées avec les travailleurs de l’usine qui parraine l’école en présence de retraités ou de militaires. Les enfants parlent avec ceux-ci de leur travail et de leur vie.
Le fait que l’adhésion soit quasi-obligatoire vient essentiellement du fait que l’organisation des pionniers est étroitement liée à la vie de l’école.
Le fait que l’encadrement soit systématique peut irriter. Quelques précisions s’imposent donc.
Dans l’immédiat après-guerre, le mouvement des pionniers est évidemment une œuvre de redressement moral après les horreurs de la période nazie. Cet engagement initial est déterminant et sera encore longtemps valable. Malheureusement, on constate que l’enseignement officiel actuel en France et en Allemagne (et un peu partout d’ailleurs) prend à contrepied de cette démarche en faisant la promotion du « refus du totalitarisme » au dépens de l’antifascisme…
L’organisation des pionniers est un des nombreux dispositifs visant à empêcher les inégalités sociales que l’on connait dans les pays capitalistes.
Le fait que le mouvement des pionniers encourage les loisirs instructifs, l’acquisition des connaissances en utilisant les différents centres d’intérêt des enfants favorise la structuration des individus. A terme, ce passage chez les pionniers peut aussi profiter à l’économie (plus de créativité dans le travail) et permettre, s’il n’y a pas d’ingérence étrangère, de réformer voire de bousculer le système socialiste pour le pérenniser !
On peut légitimement pourquoi vingt ans après la disparition de la RDA, des enfants arborent le foulard des pionniers, même si c'est le plus souvent dans des « DDR-museum » censés rappeler les affres de la « SED-diktatur » mais qui semblent parfois servir de supports à l'Ostalgie...
Source des photos :
http://www.ddr-geschichte.de/Bildung/Schule/Pionierorganisation/pionierorganisation.html (je rappelle encore une fois que l'emploi de ces photos n'engage que le responsable de ce bloc-notes virtuel).
http://www.morgenpost.de/berlin/article1077799/Wie_Kinder_jetzt_den_DDR_Alltag_kennenlernen.html