Nu parmi les loups.
Avant tout, il faut savoir qu’en RDA, le cinéma a moins d’importance que la littérature, le théâtre ou la musique.
La compagnie de cinéma DEFA (Deutsche Film-AG) a été créée le 17 mai 1946. Le premier film à caractère antifasciste, Les assassins sont parmi nous, pose dès cette année la question de la culpabilité des Allemands.
Jusqu’au milieu des années 1950, la plupart des films ont un caractère historique [Le Conseil des Dieux (1950), Les Invincibles (1953)].
Après, les œuvres sont plus en prise avec l’actualité. Cette plongée du 7e art est-allemand dans la vie quotidienne montre l’image d’une société capable de porter un regard sur elle-même [Châteaux et chaumières (1957), Trace dans la nuit (1957)]. Mais ce genre d’exercice tombe parfois sous le coup de la censure [Quête de lumière].
Dans la première moitié des années 1970 une grande licence est accordée aux artistes. Erich HONECKER n’hésite pas à déclarer : « Pour peu qu’on prenne pour point de départ la solide position du socialisme, il ne semble pas qu’il puisse exister de tabous dans les domaines de l’art et de la littérature » [La légende de Paul et Paula (1973)].
Cette heureuse période s’achève avec l’« affaire Biermann » : un chansonnier est déchu de sa citoyenneté pour des propos acides sur le système et ses représentants.
Bien que le SED assouplisse assez rapidement son attitude vis-à-vis du monde de la culture le mal est fait. Des acteurs partent à l’Ouest, la production de la DEFA s’étiole.
Et surtout cette rigidité est un des signaux avant-coureurs de cette forme d’« entêtement politique » qui fragilisera le régime…
La production de la DEFA représente en tout 700 longs-métrages, 750 films d’animation ainsi que 2 250 documentaires et courts-métrages.
La légende de Paul et Paula.