Les contempteurs du « socialisme réel sont souvent silencieux quand il s’agit de répertorier les crimes et les abus du « capitalisme réel ».
La plupart des anticommunistes ne s’encombrent pas de nuance pour envoyer en enfer la « RDA totalitaire » pendant qu’ils encensent la « vertueuse RFA ». Dans leur représentation allégorique celle-ci incarne la Liberté terrassant le Mal.
Les chroniqueurs de l’air du temps « oublient » que cet Etat, dans les années 1950, est infiltré par les nazis (régulièrement démasqués par le Mfs – la Stasi-), ne trouve rien de plus urgent que de persécuter l’opposition anticapitaliste et d’interdire le Parti communiste (KPD).
Dès le 19 septembre 1951, les communistes sont chassés des emplois fédéraux. Cette situation durera des années.
Un peu plus tard, les dirigeants communistes sont condamnés pour avoir rédigé, avec des responsables du SED, et diffusé un programme de réunification nationale. C’est étrange, nos médias qui sont tous allés à Berlin n’ont pas pensé à saluer ces courageux précurseurs. On se demande bien pourquoi…
Le tribunal constitutionnel, après avoir subi des pressions de l’exécutif, prononce le 17 août 1956 une sentence d’interdiction du KPD. Certes, ce parti, affaibli par la persécution nazie et la guerre, subissant une terrible campagne anticommuniste digne des régimes franquiste et salazariste, est passé de 5,7 % des voix en 1949 à 2,2 % en 1953. Mais la répression ne frappe pas que le KPD, elle s’étend à des gens de gauche non communistes et vise à empêcher toute velléité d’opposition au système. Sont interdits : l’Union démocratique des femmes, le Jeunesse libre allemande, la Société d’amitié avec l’Union soviétique, etc. des membres du Mouvement de la paix seront condamnés à de la prison ferme en avril 1960.
On ne peut faire « l’impasse » sur l’attitude de la social-démocratie. Celle-ci explique en partie l’acharnement anticommuniste. Malheureusement, force est de constater que le SPD, une fois débarrassé de ses éléments de gauche, poursuit sa politique d’alliance avec la bourgeoisie. C’est déjà cette stratégie qui avait permis l’écrasement de la révolution spartakiste, la répression du mouvement de 1923 dans lequel apparaissent les centuries prolétariennes et l’avènement du fascisme.