Le 30 juin 1946, plus de 77 % des électeurs de ce Länd se prononcent pour l’expropriation sans indemnisation des meneurs nazis et des criminels de guerre. Ce résultat prend toute son importance quand on sait que la Saxe concentre 40 % du potentiel industriel de la zone soviétique.
Cette demande fait l’objet d’un large consensus : le Bloc démocratique, la FGDB et certains représentants des Eglises le soutiennent.
Ce référendum entraîne l’adoption de lois en Saxe et dans les autres provinces de la zone d’occupation soviétique.
Entre 1946 et 1948, plus de 9 000 entreprises, représentant 40 % de la production industrielle sont nationalisées et deviennent propriété des Länder avant d’être converties en Volkseigen, propriétés du peuple, c’est-à-dire celles de l’Etat. Environ 30 000 petites et moyennes entreprises seront laissées à leur propriétaire.
On remarquera que les « démocrates » états-uniens qui occupent la Hesse ignorent le vote de 72 des électeurs de ce Länd qui demandent la nationalisation des grandes industries. Des lois allant dans le même sens, adoptées par les parlements provinciaux des zones occidentales, ne sont pas appliquées du fait de l’opposition des occupants qui favorisent déjà la renaissance de l’impérialisme allemand.
En outre, ce refus d’entendre la volonté populaire va contre l’esprit des accords de Postdam signés par tous les Alliés. Le chancelier Adenauer explique crûment cette attitude dans ses mémoires : « Si ces décisions [les accords de Postdam] avaient été réellement appliquées, les trois zones occidentales, c’est-à-dire toute l’Allemagne, seraient devenues communistes également. » 1
1 Erimerungen 1945-1953, Konrad Adenauer, 1965.
source de l'image pour l'affiche : site de l'Haus der geschichte.